Synopsis et détails: 1977… Pendant cinq jours, un avion est pris en otage par des terroristes. Cinq jours durant lesquels le monde aura les yeux tournés vers le drâme qui se déroule, alors que la Guerre Froide fait rage… Inspiré de faits réels et célèbres (le détournement d’un avion de la Lufthansa par des terroristes palestiniens soutenant un mouvement terroriste allemand), Mogadiscio se veut un récit fidèle et réaliste de ce qu’il s’est passé dans l’avion lors de cette dramatique prise d’otages, ainsi qu’au niveau des autorités de l’Allemagne de l’Ouest. Nous sommes en effet dans un contexte de Guerre Froide qui n’arrangeait pas forcément les relations diplomatiques. Le film remplit sa mission, principalement informative et descriptive. Les événements sont clairement racontés avec une volonté de respect et de réalisme palpables. En témoigne l’usage de la caméra à l’épaule dans un style parfois proche du reportage, à visée ultra réaliste à grand renfort de zooms brusques et de gros plans descriptifs, qui aident à renforcer cette impression. Ou pas, en fait, car la démonstration tourne malheureusement parfois à une certaine lourdeur dont on se serait bien abstenu. A trop surligner une ambiance, elle en devient bien trop visible, et, au lieu de se ressentir, se subit. De même, le scénario et les dialogues, bien construits, tombent parfois dans une certaine surenchère dramatique qu’il aurait peut-être fallu éviter. Mais ces écueils restent tout de même minoritaires. Il n’y a pas de volonté lacrymale ni de dramatisation extrême des événements, qui auraient mal venues dans ce récit bien trop tragique en lui-même…Par son histoire, douloureuse, Mogadiscio est un film d’une belle ambition, bien que manquant certainement de moyens. Il n’empêche que ce petit problème ne se fait pas trop sentir. Le parti pris de la réalisation, comme vu ci-dessus, permet au final de s’incruster assez aisément au cÅ“ur de l’avion. Mais le film doit aussi beaucoup à ses acteurs principaux (casting allemand), clairement engagés et donnant le meilleurs d’eux-mêmes, ayant à cÅ“ur de faire revivre cette période dramatique de leur histoire. Sans avoir l’envergure ni l’efficacité du Vol 93 de Paul Greengrass, Mogadiscio fait revivre un tragique pan de l’Histoire, la grande et triste Histoire, malheureusement toujours pas entièrement refermé. C’est cette douloureuse prise de conscience qui reste à la fin du film, en hommage à celui qui devint un héros… Tout n’est pas bien qui finit bien, mais tout ne finit pas mal. Pour autant, se demande-t-on, est-ce que tout ceci a eu une fin ?